Les plantations dans le Parc de Maisons-Laffitte

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La semaine dernière nous avons commencé un reportage photos sur les plantations sur la page Facebook de l’ASP. Cet article est l’occasion de retracer, de bout en bout, le travail effectué par nos équipes, du choix des espèces au paillage des jeunes arbres.

Essentielles pour la préservation du domaine, les plantations représentent une part non négligeable du budget de l’ASP. En effet, c’est environ 30 000 euros qui sont alloués, chaque année, à l’achat d’essences qui seront ensuite plantées dans nos réserves et alignements. Après être passée par SMDA pendant de nombreuses années, l’ASP commande depuis 3 ans chez un pépiniériste du Val d’Oise, Verte Ligne. Le choix a été fait après une mise en concurrence, conformément aux règles de la commande publique.

Choisir les essences et préparer les fosses

A l’approche du mois de décembre, le contremaître et le régisseur de l’ASP décident du nombre et du type d’arbres qui seront plantés l’année suivante. Au-delà de l’aspect esthétique, il est primordial de veiller à la bonne adéquation entre l’essence choisie, ses exigences propres et son site d’implantation. En effet, un arbre adapté à son environnement sur le plan du climat, du sol, de l’espace disponible ou encore de l’usage du lieu connaîtra un développement harmonieux. Il ne demandera qu’un entretien minimum une fois les 2 à 3 premières années passées. A l’inverse, un arbre inadapté à son milieu de croissance sera plus fragile, plus sensible aux maladies, plus dangereux également et entraînera à terme un surcoût de gestion. Les conséquences d’une erreur de plantation aujourd’hui devront être supportées par les générations futures pendant de nombreuses années.

Cette année, le choix s’est porté sur 14 essences, réparties entre 140 arbres :

Une fois le choix fait et le budget voté par le Conseil Syndical, il faut procéder à l’enregistrement des DICT, les Déclarations d’Intention de Commencement de Travaux. Pour chaque plantation, il faut remplir un formulaire indiquant la nature exacte des travaux : dessouchage, carottage, creusement d’une fosse etc. Cette étape est généralement faite au cours du mois de janvier.

Arrive ensuite le mois de février, où les fosses qui accueilleront les plantations sont préparées. Vous le savez, l’ASP a passé un marché public « espaces verts » avec la société SMDA pour l’abattage et l’élagage notamment. Ce marché comprend également le dessouchage après abatage, ou encore la réalisation des fosses de plantations.

Le dessouchage consiste à extraire la souche de l’arbre abattu avant d’aplanir le terrain ainsi libéré. Il est essentiel pour plusieurs raisons : les souches restées en terre peuvent représenter un danger à la circulation, gêner par leurs rejet et drageons, ou encore empêcher l’implantation de nouveaux arbres. Dans le Parc, le dessouchage est réalisé selon la méthode dite du carottage. Ce dernier permet d’extraire la souche restante en forant le sol grâce à une carotteuse qui supprime la souche jusqu’à 1 mètre de profondeur. Cette intervention rapide permet de retirer la souche de l’arbre abattu afin de libérer l’espace et permettre le réaménagement de ce dernier.

Carottage des souches d’un alignement

Enfin, il faut creuser les fosses de plantations. Les équipes de l’ASP réalisent les fosses dans les réserves, tandis que SMDA réalise les fosses d’alignement. Pour les deux, elles sont creusées avec une pelle mécanique. Pour les fosses d’alignement, il est important d’être très vigilant de par la présence de nombreux réseaux (gaz, électrique, télécom, …). La présence de ces réseaux nous oblige parfois à déplacer la plantation en amont ou en aval de l’ancien arbre. 

Commander les arbres et planter

La commande d’arbres ne peut se faire qu’une fois que les fosses ont commencé à être creusées. Il n’est pas souhaitable de stocker trop longtemps les arbres hors sol, c’est donc un véritable numéro d’équilibriste pour notre contremaître qui doit jongler entre les délais de livraison de la pépinière et la réalisation des fosses par SMDA.

Les arbres sont ensuite livrés en 2 ou 3 fois, par camion.

Il faut ensuite décharger les arbres, un par un, pour les stocker temporairement sur le parking de l’ASP. En effet, il n’est pas possible de planter l’arbre tel qu’il nous est fourni par la pépinière.

Les arbres reçues sont, le plus souvent, de circonférence de 18/20 cm (parfois 20/26 cm), en motte et les branches sont liées à la ficelle. Avant de les planter, il faut enlever la ficelle en jute qui enveloppe les branches, retirer les tuteurs de la pépinière, et enfin tailler les arbres, à la main, afin de favoriser leur reprise une fois en terre.

Fin prêts pour être plantés, les arbres sont alors remis dans le camion benne de l’ASP et emmenés au plus près du lieu de plantation. Ces manipulations sont délicates car il est primordial de ne pas abîmer l’arbre lors de ces multiples déplacements. Le godet du tractopelle a ainsi été aménagé spécifiquement pour ces tâches grâce à un bras métallique renforcé.

Tractopelle aménagé par un bras métallique

Une fois sorti du camion, l’arbre est positionné au-dessus de la fosse pour y être déposé. L’arbre est laissé dans sa motte qui est 100% biodégradable. Un nouveau tuteur est placé, et le collier est positionné sur le tronc. A l’aide du camion-grue, la fosse est comblée avec un mélange terre/terreau de la carrière Sainte-Hélène. De plus, on dépose du bouchon organique, un engrais sous forme de granulés. 100% bio, ces granulés ont l’avantage de diffuser leurs agents de façon lente, limitant ainsi les pertes et offrant aux plantes un apport continu en éléments nutritifs. L’ensemble est ensuite tassé à la pelle pour former une cuvette. Ces cuvettes en terre se composent d’un trou dont le diamètre et la hauteur sont supérieurs de 10 à 20 centièmes à ceux de la motte. Bien entretenu, cette cuvette sera maintenue le temps d’arrosage de l’arbre (plusieurs années).

La plantation est (enfin !) terminée !

Nettoyer, arroser et protéger

La période de plantation dure 2 à 3 semaines et se termine généralement avant la fin du mois de mars. Pendant cette période, l’ensemble de l’équipe d’entretien est mobilisée et les plantations constituent la priorité absolue. Ce n’est donc qu’une fois ces dernières terminées que nous procédons au nettoyage des avenues (reste de terre sur la chaussée, cailloux déterrés…) où des arbres ont été plantés.

Simultanément, nos équipes posent des canisses en bambou autour des jeunes arbres, et tout particulièrement les sujets sensibles à l’échaudure. L’échaudure est une brûlure de l’arbre souvent causée au moment de forte chaleur, en fin de journée, lorsque le soleil décline et que les rayons frappent directement le tronc. Le dessus de l’écorce est alors brûlé, ce qui favorise le développement de champignons. Notez que l’échaudure peut également être observé en hiver, lorsque le soleil réchauffe une zone gelée. Ce sont donc les arbres à écorces fines qui sont principalement touchés (tilleul, érable, marronnier, cerisier…). Les canisses ont également l’avantage de les protéger des éventuels coups qui pourraient leur être portés. Ils seront retirés, quelques années plus tard (entre 2 et 8 ans après la pose).

Arbre d’alignement protégé par un canisse

Arrive ensuite le temps du premier arrosage. Ces jeunes plans sont arrosés grâce à un camion-citerne qui est rempli au Rond de l’épine. Une fois le premier arrosage fait, nos équipes procèdent au paillage des cuvettes. Ce dernier présente en effet de multiples avantages : il favorise la biodiversité des sols, minimise les mauvaises herbes qui peuvent entraîner une concurrence racinaire, permet une distribution progressive de l’eau, limite l’évaporation de l’eau d’arrosage en été et protège les racines du gel en hivers. Pendant la saison chaude, les ouvriers procèdent à l’arrosage des jeunes arbres quotidiennement, ce qui représente environ 16 000 litres d’eau pour 120 arbres par jour. Cet arrosage est indispensable à la survie de ces jeunes plantations, et ce jusqu’à leur 5 ans minimum.

Paillage d’une fosse de plantation

Pour qu’un arbre survive il faut s’en occuper régulièrement et faire preuve de beaucoup de patience. Aussi, tuteurs, colliers et canisses sont inspectés tous les ans par les équipes de l’ASP qui contrôlent ainsi le bon développement de l’arbre. Après deux à trois ans, les tuteurs sont retirés. Enfin, une taille de formation est régulièrement réalisée afin de donner aux arbres un schéma déterminé (haute-tige, espalier …). C’est ce qui va permettre à l’arbre de se structurer.

Planter et entretenir le patrimoine arboré du Parc est un travail de longue haleine qui suppose une organisation minutieuse entre les différentes étapes. L’ASP, dans sa mission d’embellissement, apporte une attention particulière aux plantations et à la préservation des arbres plantés.

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