Les nuisibles dans le Parc

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Ils sont le cauchemar vivant des jardiniers, débutants ou confirmés : les nuisibles peuvent ravager un jardin, un potager et même un Parc arboré ! Ces parasites sont de plusieurs espèces (animale, végétale, virus…) et les origines de leur apparition peuvent varier. Heureusement, il existe quelques précautions pour les tenir éloignés des plantations et à défaut, des moyens écologiques et biologiques pour s’en débarrasser !

L’aleurode, le mulot, l’araignée rouge, le puceron, la chenille verte, la limace, la cochenille ou encore le liseron… tant de nuisibles qu’on ne pourrait tous lister ici. Sur le domaine du Parc, on recense principalement trois nuisibles majeurs : le frelon asiatique, les chenilles processionnaires (du pin et du chêne) et enfin la pyrale du buis.

Les chenilles processionnaires du pin et du chêne

Les chenilles processionnaires sont des insectes présents dans plusieurs régions de France, y compris en ville, et leur prolifération, si elle ne tue pas les arbres, provoque néanmoins leur affaiblissement. Elles ont également un impact sur la santé humaine et animale, leurs poils, urticants et allergisants, étant responsables de réactions inflammatoires de la peau ou, plus grave, des muqueuses respiratoires. C’est le mode de procession en file indienne de ces chenilles qui est à l’origine de leur nom.

Chenilles processionnaires

Les processionnaires du pin passent l’hiver dans des nids tissés sur des branches de pin (toutes espèces de pin confondues) exposées au soleil et dont elles sortent la nuit pour se nourrir d’aiguilles. Connu depuis longtemps dans le Sud de la France, ce papillon tend à remonter progressivement vers le Nord. Les chenilles se nourrissent des aiguilles du pin ce qui entraîne une défoliation de l’arbre. Si cette défoliation progressive se poursuit sur plusieurs années, l’arbre affaibli devient plus sensible au stress, aux maladies et à d’autres ravageurs. Par ailleurs, les arbres isolés sont souvent plus attaqués car ils reçoivent plus de lumière naturelle.

Les chenilles du chêne sont les larves d’un papillon de nuitSi elles peuvent rester sans s’alimenter jusqu’à l’apparition des feuilles, dès qu’elles ont commencé à se nourrir, elles ne s’arrêtent plus, mangeant le jour et s’abritant sous les branches, dans des cocons, la nuit. Leur grand nombre et leur déplacement en groupe peuvent réduire à néant les feuilles d’un chêne, leur nourriture principale.

Il est important de rester vigilant lorsque vous observez des chenilles ou leur cocon et ne jamais s’approcher des arbres où les nids sont visibles.

Exemple de nids

Notre partenaire, SMDA, est intervenu à trois reprises dans le Parc en 2020 pour traiter des infestations de chenilles processionnaires : en mai pour celles du chêne, en février puis à nouveau en novembre pour celles du pin. Ils ont utilisé un insecticide biologique et sans OGM nommé Foray 48B qui est inoffensif pour l’homme et le reste de la faune domestique et sauvage, qu’elle soit aérienne, terrestre et aquatique. Notre prestataire a également posé des écopièges sur les pins (afin de les piéger lors de leur descente).

Les frelons asiatiques

Redouté par les apiculteurs et leurs ouvrières, mais également par les promeneurs et résidents, le frelon asiatique est de plus en plus présent dans le Parc. C’est souvent en mars/avril, période de sortie d’hivernage des reines et de la constitution des premiers nids que l’on enregistre les premiers signalements.

Frelon asiatique

Le frelon asiatique, ou frelon à pattes jaunes, est facilement reconnaissable : une tête orangée, un front mi-noir, mi-brun, un thorax bordé d’une fine bande jaune, tout comme ses extrémités et ses pattes et une taille comprise entre 17 et 32 mm. Leur nid sphérique et particulièrement volumineux (il peut dépasser les 80 centimètres de diamètre !), est situé en hauteur, dans un endroit abrité : dans les arbres, sous les toits, dans les murs, dans les cabanons etc. A l’intérieur, plus de 2 000 individus peuvent s’y faire une place.

Bien que très douloureuse, rappelons que leur piqûre n’est pas plus dangereuse que celle d’une guêpe ou d’une abeille (sauf pour les personnes allergiques au venin entomique bien sûr). En revanche, le frelon asiatique est l’ennemi numéro un de nombreux insectes. Outre les abeilles, il s’attaque également aux guêpes, papillons, mouches, araignées, …

Afin de limiter leur prolifération, la destruction des nids est impérative et devenue chose courante. L’ASP fait appel chaque année à un professionnel qui intervient directement sur les nids signalés. Le coût est variable, selon la hauteur du nid et les moyens mobilisés pour sa destruction. A titre d’exemple, en 2020, nous avons fait détruire 8 nids par notre prestataire Interguêpe. Les traitements utilisés sont 100% bio et sont injectés par perche télescopique ou à l’aide de billes projeté par un pistolet à air spécifique.

Intervention par perche télescopique

Il faut savoir que les frelons n’occupent jamais deux fois le même nid : une fois abandonné à l’hiver, aucun frelon n’y résidera plus jamais. Aussi, lorsque les arbres perdent leurs feuilles, vous êtes nombreux à nous signaler les nids qui deviennent visibles. Ces nids sont le plus souvent vides et inoffensifs et servent, notamment, de nourriture aux petits oiseaux qui récupèrent les restes éventuels des victimes laissées par les frelons.  

Dans le doute, n’hésitez pas à nous contacter et nous indiquer le ou les nids découverts dans les espaces boisés du Parc.

La pyrale du buis

Au printemps et durant l‘été, le constat sur un pied de buis de feuillages desséchés, de petites chenilles vertes à rayures noires et à de toiles tissées dans le feuillage indiquent très certainement la pyrale du buis. Ce nuisible est un papillon nocturne qui pond sur les feuilles de l’arbuste. Les chenilles qui en sortent dévorent les feuilles en très peu de temps : le buisson est ainsi défeuillé en quelques jours seulement. Une fois la chenille décelée, il faut donc agir rapidement !

Le meilleur traitement contre la pyrale du buis est le bacillus thuringiensis. C’est une bactérie qui doit va être déposée sur les feuilles qui vont par la suite être mangées par les chenilles. Une fois les feuilles ingérées par la pyrale du buis, la bactérie s’attaque au système digestif de la chenille, l’empêchant alors de manger. En quelques jours seulement la chenille meurt. Ce traitement doit s’appliquer de mars à octobre, et être pulvérisé partout sur le buis (sur les 2 côtés de la feuille et au centre de l’arbuste). Il est conseillé d’utiliser ce traitement en fin de journée ou lorsque le ciel est couvert car cette bactérie est sensible aux UV. En revanche, il convient d’éviter les jours de pluie (ou les arrosages !) qui pourront laver la plante avant que le produit n’ait produit son effet.

Une fois la pyrale du buis éliminée, pensez à laver vos buis au jet d’eau afin de les débarrasser des fils laissés par les chenilles ainsi que les feuilles séchées. Il est également conseillé de placer un peu de compost au pied des buis afin de les nourrir et de les rebooster ce qui leur permet généralement de repartir rapidement. C’est également l’occasion de tailler les buis pour les aider à redémarrer dans de bonnes conditions.

Si le Parc ne possède pas beaucoup de buis sur son domaine (ces derniers sont essentiellement situés dans les parterres des fontaines), il a tout de même été touché par la pyrale l’année dernière, comme nombre de jardins. Nos équipes ont ainsi dû traiter les buis à l’aide du bacillus thuringiensis courant avril dernier.

Si vous constatez que vos buis sont contaminés par la pyrale, prévenez vos voisins ! En effet, il est fort probable que leurs jardins seront rapidement infestés eux aussi, s’ils ne le sont pas déjà. Plus ils prendront soin du problème précocement, plus les chances d’éradication seront élevées pour tous.

Alerter, sensibiliser et agir ensemble !

Afin d’éviter, autant que possible, la propagation à grande vitesse de ces nuisibles dans le Parc il est important que nous sachions tous les identifier, afin de les signaler et de pouvoir les traiter rapidement et efficacement. Il en va de la survie de notre patrimoine arboré !

N’hésitez pas à nous contacter afin que nous puissions nous rendre sur place ou à alerter nos équipes qui travaillent quotidiennement dans les avenues et réserves du Parc.

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