Les frelons asiatiques dans le Parc

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nid de frelon vide

Si le frelon asiatique progresse rapidement sur le territoire, ce n’est pas vraiment le cas des stratégies de lutte. La progression du frelon asiatique s’étend désormais sur les trois quarts du territoire français. Pourtant, l’expérience de terrain montre qu’il est possible de limiter sa présence à un seuil tolérable.

Mal compris, le piégeage de printemps est injustement accusé de ne pas être suffisamment efficace et de porter atteinte à la biodiversité. Sur le terrain, bien conduit, il se révèle le meilleur moyen actuel de contrôler les populations. Il est efficace, écologique, sans insecticide, facile à mettre en œuvre. Les captures des autres espèces sont à relativiser et la comparaison avec le massacre de fin d’été est largement en faveur de l’action.

Le cycle du frelon asiatique

La femelle fondatrice du frelon asiatique « vespa velutina nigrithorax » ne vit qu’une année. Le cycle de la colonie et le nid qu’elle génère est donc annuel.   Sa vie commence en automne et sa fécondation a lieu avant l’hiver. Beaucoup d’éléments d’observation laissent à penser que la fécondation a lieu dans la chambre supérieure du nid. Aux premiers gels sérieux, les jeunes femelles fondatrices de la nouvelle génération, quittent le nid et trouvent une cachette pour passer l’hiver. Le reste de la colonie est abandonné à son triste sort, pénurie de nourriture et froid viennent à bout de la colonie et la structure se dégrade avec les intempéries. C’est pour cette raison que l’ASP laisse les nids dans les arbres, qui servent de nourriture aux oiseaux.

Stratégie de piégeage 

Dès les premières douceurs de mi-février (entre 13°C et 15°C), les femelles fondatrices sortent d’hibernation, du moins celles dont la cachette permet un réchauffement rapide. Pendant quelques jours, elles se refont une santé si elles arrivent à trouver les sucres énergisants dont elles ont un besoin vital. Les rescapées démarrent un nouveau cycle. Chacune sera seule pour fonder une nouvelle colonie : construire le nid (une alvéole chaque jour), pondre (un œuf chaque jour), se nourrir et nourrir ses larves jusqu’à ce qu’elles deviennent nymphes, puis adultes ouvrières, 45 jours après la ponte de l’œuf. Pendant cette période (du 15 février au 1er mai), elle est seule à assumer la survie de sa colonie. Contrairement aux abeilles, la femelle fondatrice passe la plupart de son temps en dehors du nid, jusqu’à la naissance des premières ouvrières, au début du mois de mai. Après les premières naissances, la femelle fondatrice est remplacée dans son labeur, elle ne sortira plus du nid, elle ne fera plus que pondre comme une reine jusqu’à 100 œufs par jour et jusqu’à épuisement en automne.

Le piégeage constitue une des deux actions prioritaires en matière de lutte contre le frelon asiatique. La ressource en sucres étant peu abondante dans la nature à cette période, elle est favorable à l’action de piégeage. Le positionnement des pièges sera décisif dans l’efficacité de la campagne. Par ailleurs, le type d’appâts à utiliser doit prendre en compte l’attractivité vis-à-vis des fondatrices de frelon asiatique, mais aussi, celle exercée sur les autres espèces que l’on ne doit pas capturer. Le piégeage doit durer toute la période de sortie des fondatrices.

Les appâts à utiliser 

La fin de l’hiver correspond à une période où la ressource en nourriture sucrée est la plus faible. À la sortie de l’hivernage, les fondatrices ont un besoin énergétique élevé. Nous privilégions donc les appâts sucrés pour les premières captures. L’appât retenu à ce jour est un mélange de bière et de sucre.

Il existe un plan de confection simple d’un piège sélectif sur YouTube : https://youtu.be/wKsYu2T8qR8

Emplacement des pièges 

Il semble qu’à l’automne, les jeunes fondatrices fécondées aillent chercher un site d’hivernage à proximité du nid (500 m environ) ; elles passeront l’hiver dans cet abri, seules ou en petit groupe de deux ou trois. Un premier réseau de pièges peut donc être disposé à proximité des nids de la saison passée.

Au printemps, les fondatrices en sortie d’hivernage vont se disperser en utilisant les cours d’eau. L’implantation des nids se fera à proximité de ces derniers ou d’autres points d’eau permanents (réservoirs d’irrigation, mares, étangs…).

D’autres emplacements de piégeage ont également montré leur efficacité : les passages à essaims, les ruchers, le tas de composts ménagers, les déchetteries, les lieux de stockage des emballages de fruits et légumes ou encore à proximité des arbres et arbustes mellifères en fleurs. Idéalement, il faut suspendre à hauteur d’homme. 

L’observation de l’invasion indique qu’en moyenne, le nombre de nids est multiplié par 5 l’année suivante si rien n’est fait (pas de destruction de nid et pas de piégeage de printemps), il est donc essentiel de poser des pièges dès les premiers signes du printemps, c’est-à-dire maintenant !

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