Le cheval dans le Parc : histoire et refonte du centre d’entraînement

  • PARTAGER

A l’origine, la présence du cheval se résumait aux écuries du Château, conçues elles aussi par François Mansart, qui pouvaient accueillir jusqu’à 56 chevaux et s’accompagnaient d’un manège et d’une galerie couverte.

Les écuries du Château

Le roi et sa suite venant à cheval de Saint Germain par la forêt, ils arrivaient par les Caves du Nord en empruntant ce qui est aujourd’hui, l’avenue Albine. Le roi était ainsi reçu avec toute la dignité et les honneurs qu’il attendait.

Porte de l’ensemble des Caves du Nord

Lorsque le château fut acheté par le Comte d’Artois en 1777, il établit sa propre écurie anglaise, composée d’une vingtaine de chevaux, et ses pistes d’entraînement sur les prairies du bord de Seine. Celles-ci et les écuries furent utilisées jusqu’au départ du Comte d’Artois en 1784.

En 1818, le château fut acquis par le banquier Jacques Laffitte dont le gendre, le Prince de la Moskowa, et le neveu étaient tous deux des passionnés de courses de chevaux, propriétaires eux-mêmes, membres fondateurs de la Société d’Encouragement, puis du Jockey Club. 

La première réunion de course fut organisée par Jacques Laffitte sur la prairie en bordure de Seine le 20 juillet 1818. Afin de promouvoir les terrains à bâtir qu’il a mis en vente dans le Parc, Jacques Laffitte organisera deux nouvelles réunions hippiques. Il fit paraître un article, dans le calendrier des courses à la même époque, dans lequel il exposa son projet de créer un hippodrome à Maisons sur Seine.

A partir de 1878, Maisons-Laffitte se vit dotée d’un grand hippodrome avec des tribunes fixes et un pavillon de pesage.

Tribune du champ de Course en 1878

L’organisation régulière de courses attira de plus en plus d’entraîneurs qui souhaitent s’entraîner sur place. L’avenue Jacques Laffitte qui longe le mur d’enceinte de l’ancien parc du château, et présente une longueur de 1800 mètres, fut alors choisie pour devenir la première piste, constituant ainsi l’épine dorsale du centre d’entraînement.

C’est en 1898 que naquit le centre d’entraînement avec la signature de baux de tolérance entre l’Association Syndicale du Parc (ASP) et douze entraîneurs qui permirent à ces derniers d’utiliser pour leurs chevaux, des routes d’entraînement dites ronds de sable ainsi que la ligne droite (piste Jacques Laffitte). Ces baux furent rapidement transformés en conventions individuelles et une convention réglementant la circulation des chevaux dans le Parc verra également le jour.

La société d’encouragement acquit de nombreux espaces au sein du Parc dans le but d’y bâtir des écuries. Au début des années 1900, la société continua de s’agrandir et créa de nouvelles installations pour l’obstacle (Rond Adam, Rond de l’Epine) et pour le plat (Rond Poniatowski, Rond Boileau).

Au fil du temps, le centre d’entraînement s’est organisé autour de la piste Jacques Laffitte créée le long du mur de Saint-Germain. Par des élargissements successifs, cette piste a donné les “Lamballe”, deux pistes parallèles de 10 mètres de large. A leurs côtés, Penthièvre est le « joyau » du centre d’entraînement. La parcelle de 10 hectares, entièrement gazonnée, est organisée en 3 pistes : plat, haies, steeple. Les obstacles reproduisent à l’identique ceux de l’hippodrome d’Auteuil.

Le centre d’entraînement de Maisons-Laffitte est stratégique pour les courses de Galop, notamment en raison de sa proximité avec les grands hippodromes de la région parisienne qui offrent de nombreuses réunions de courses. Chaque année, les chevaux entraînés sur place génèrent plus de 4 300 partants, dont un tiers environ dans les courses à obstacles.

Avec 515 chevaux de course recensés en 2019, le centre d’entraînement subit une érosion de son effectif et ce, depuis quelques années déjà. C’est donc avec l’ambition de pouvoir relancer progressivement l’activité d’entraînement à Maisons- Laffitte que France Galop a élaboré un projet consistant à rationaliser l’exploitation du centre pour en réduire le déficit tout en entreprenant de moderniser cet outil de travail exceptionnel.

Le centre d’entraînement – printemps 2020

En moins d’un an, le centre d’entraînement est ainsi passé de 70 ha à environ 55 ha. Si la surface a diminué, la diversité des outils mis à disposition des entraîneurs demeure, et l’histoire de ce centre d’entraînement est respectée.

La première phase des travaux aura duré 6 mois. Commencés en septembre 2019, ils ont pris fin en février 2020 et ont permis la rénovation de la piste en sable fibré (PSF), la réfection de la piste de Fromainville (des obstacles) et des pistes « noires » montantes ainsi qu’à la modernisation du rond Poniatowski. La prochaine tranche de travaux concernera la réfection de l’arrosage, la mise en place de la clôture sur la piste des « Lamballe » et le drainage de la piste « Noire » descendante.

 Quelques chiffres pour illustrer cette transformation :

  • 12 employés de France Galop (contre 42)
  • 55 ha (contre 70 ha)
  • 5 km d’allées cavalières et de trotting (contre 15 km)
  • 11 km de pistes en gazon (contre 22 km)
  • 8 km de pistes en sable galop (contre 16 km)
  • 57 obstacles (contre 110 obstacles)
  • 2 manèges
  • 1,5 km de piste en sable fibré (inchangé)

Niché au fond du Parc de Maisons-Laffitte et est exclusivement réservé aux pur-sang et aux professionnels des courses (sécurité oblige !), C’est une île hippique, à la fois verte et sablonneuse, au cœur de laquelle le rituel de l’entraînement fait éclore, chaque année, des cracks, princes couronnés sur des hippodromes, qui portent glorieusement la bannière de la Cité du Cheval.

Vous aimerez aussi
Histoire du centre d’entraînement du Parc de Maisons Laffitte

Il y a quelque temps, nous partagions sur Facebook la vidéo réalisée pour France Galop, montrant

Lire l'article
Protéger les arbres remarquables du Parc

Afin de protéger le Parc et son caractère agreste, l’ASP lance une campagne de recensement des a

Lire l'article
Max Lebaudy et la propriété du Val Fleuri

Il y a quelques semaines, nous vous racontions l’histoire de la salle Malesherbes. Avant d’être

Lire l'article